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Le Chemin des Dames

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Le Chemin des Dames dans l'histoire

Il fut baptisé ainsi à la fin du XVIIIe siècle et il s'agissait alors d'un petit chemin, peu carrossable. Il fut emprunté entre 1776 et 1789 par Adélaïde et Victoire, filles du roi Louis XV, également appelées Dames de France qui, venant de Paris, se rendaient fréquemment au château de La Bove, situé entre Bouconville, Sainte-Croix, Ployart et Chermizy.

 

Le château appartenait à Françoise de Châlus (1734-1821), duchesse de Narbonne-Lara, ancienne maîtresse de Louis XV et ancienne dame d'honneur d'Adélaïde. La légende affirme que pour faciliter le voyage, on fit empierrer le chemin qui prit le nom charmant de « Chemin des Dames ».
Ce n'est pas très loin de ce site stratégique maintes fois disputé que Jules César, en 57 av. J.-C., dans les environs de Berry-au-Bac sur l'Aisne, défit les Belges lors de sa Guerre des Gaules.

En 1814, Napoléon Ier, à la bataille de Craonne, y battit les Prussiens et les Russes, au prix de 5 400 morts parmi ses jeunes recrues que l'on appelait les Marie-Louise. Un monument commémore encore cette bataille sur le plateau de Hurtebise, à proximité de la caverne du Dragon.

 

C'est lors de la Première Guerre mondiale que le Chemin des Dames acquit une tragique notoriété avec des lieux comme Craonne ou la caverne du Dragon.

 

 Mais le plateau fut aussi un champ de bataille très disputé au cours de la Seconde Guerre mondiale, après que les Allemands ont lancé leur Blitzkrieg le 10 mai 1940. La 6e Armée du général Touchon tenta d'arrêter l'offensive allemande en s'appuyant sur la vallée de l'Aisne, le Chemin des Dames et la vallée de l'Ailette à partir du 16 mai : 17e Corps d'Armée du général Noël : 87e Division d'Infanterie d'Afrique Barbeyrac de Saint-Maurice, 28e Division d'Infanterie Alpine Lestien, 36e Bataillon de Chars de Combat, 7e Division d'Infanterie Hupel. Les unités françaises parviennent à contenir l'armée

allemande pendant 20 jours.

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Il commence au niveau de l'échangeur entre la route nationale 2 et la D18 CD, CD pour Chemin des Dames. Le calvaire de l'Ange gardien, qui n'a pu être déplacé lors de la construction de l'échangeur, en marquait autrefois l'entrée ouest. Empruntant la route départementale 18, le Chemin des Dames rejoint vers l'est la route nationale 44 à Corbeny. Long d'une petite trentaine de kilomètres, il passe par la ligne de crête située entre la vallée de l'Ailette et la vallée de l'Aisne. Par extension, le Chemin des Dames désigne le plateau compris entre ces deux vallées.

 

La RD 18 CD traverse dix-huit villages dont sept ont été totalement ou partiellement détruits et classés en zone rouge en 1923. Sur ces sept villages, deux ont été reconstruits sur un autre emplacement du territoire de leur commune : Cerny-en-Laonnois et Craonne, et cinq ont fusionné avec une commune voisine.
Parmi les cinq villages qui ont fusionné, trois avaient été totalement détruits :
Ailles (dont il ne reste qu’un champ) a été réuni à Chermizy.
Courtecon (dont seule une chapelle a été reconstruite sur l’emplacement de l'ancienne église) a été réuni à Pancy et le hameau de la Vallée-Foulon de Vauclerc-et-la-Vallée-Foulon  (dont il ne reste qu’un crucifix) a été réuni avec le village de Oulches, alors que le village Vauclerc-et-la-Vallée-Foulon qui entourait l'abbaye de Vauclair (dont il ne reste plus que les ruines) a été réuni à la commune de Bouconville.
Deux villages avaient été partiellement détruits : Beaulne-et-Chivy (dont il subsiste quelques maisons) a été réuni à Vendresse et Crandelain-et-Malval (dont il ne reste que quelques maisons) à Colligis. Quelques fermes qui furent l'enjeu de batailles célèbres de la Première Guerre ont été reconstruites, telle que la ferme d'Hurtebise; d’autres, la ferme Saint-Martin, la Malmaison, la Royère ou Malval, ne le furent pas.

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Le bilan de l'offensive est difficile à établir. Les pertes françaises ont été souvent sous-évaluées en ne s'intéressant qu'aux pertes subies entre le 16 et 29 avril. Or, les combats se poursuivent jusque fin juin (prise de Craonne le 4 mai, prise de la caverne du Dragon le 25 juin). Il convient alors de regarder les pertes sur les mois d'avril, mai et juin. Lors des comités secrets réunissant les députés du 29 juin au 7 juillet, le député Favre estime les pertes à près de 200 000 hommes côté français au bout de deux mois d'offensives. Quant aux pertes allemandes, elles sont encore plus difficiles à évaluer.

La Première Bataille de l'Aisne (août-septembre 1914)

Le Chemin des Dames est un terrain d'affrontement dès 1914. Le 31 août 1914, les troupes françaises sont obligées de quitter leur position sur le Chemin des Dames face à l'avancée allemande. Mais à l'occasion de la Première bataille de la Marne, les armées alliées atteignent de nouveau la vallée de l'Aisne le 13 septembre, bousculant devant elles les forces allemandes. Les Allemands se regroupent sur le plateau pour contrer l'offensive. Entre le 13 et le 15 septembre 1914, les troupes françaises et anglaises tentent de s'emparer du plateau. Plusieurs milliers de soldats meurent dans cette offensive inutile: le front se fixe à cet endroit jusqu'en 1918.

L'offensive Nivelle (avril-juin 1917)

La réputation tragique du Chemin des Dames vient de l'offensive imaginée et dirigée par le général Nivelle durant le printemps 1917. Cette bataille prend des noms différents selon les auteurs : offensive Nivelle, seconde bataille de l'Aisne ou bataille du Chemin des Dames. Cette offensive est un cruel échec pour les armées françaises : alors que Nivelle pensait que l'avancée serait foudroyante, Laon (située à une quinzaine de kilomètres à vol d'oiseau) devant être atteinte en fin de journée, le front allemand est à peine entamé. Pendant de nombreux mois, les armées allemandes et françaises se disputent le plateau.

C'est après cette grande tuerie que se développèrent dans l'armée française des mutineries, particulièrement fréquentes après le 16 avril 1917, et concentrées essentiellement sur le Chemin des Dames et le front de Champagne. La Chanson de Craonne, dont le nom fut donné lors des mutineries de 1917 (la musique était reprise d'une chanson d'avant la guerre), à la suite des pertes militaires, fait partie des répertoires antimilitariste et anarchiste, elle fut absente des ondes jusqu'en 1976.

 

La Troisième Bataille de l'Aisne (1918)

Le 27 mai 1918, Ludendorff, général en chef des armées allemandes, lance une offensive sur le Chemin des Dames, précédée par une préparation d'artillerie intense et précise. Le succès est éclatant : les troupes avancent de 15 km dans la journée et chassent les Français de la vallée de l'Aisne. La bataille se poursuit dans les environs de Château-Thierry. Un certain Adolf Hitler participe à cette offensive au sein du 16e Régiment royal bavarois d'infanterie de réserve (16.Königlich Bayerischen Reserve-Infanterieregiment).

 

Alors que Paris est menacé, les Alliés organisent une contre-offensive le 28 juillet 1918 (voir Seconde bataille de la Marne). Le 7 août, tout le terrain perdu est repris.

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