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Le Cimetière du Père-Lachaise

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Moiroux - "Le cimetière du Père Lachaise, 1908"

Une des collines de Paris, appelée Champ-l'Évêque car elle appartenait au Moyen Âge à l'évêque de Paris, prit au XIIe siècle le nom de Mont-aux-Vignes, pour les cultures que l'on y réalisait alors. En 1430, un riche commerçant du nom de Régnault de Wandonne acheta le domaine afin d'y faire construire une maison cossue : une folie. C'est l'origine du nom de l'actuelle rue de la Folie-Regnault dans le 11e arrondissement.

 Deux siècles plus tard, les Jésuites acquièrent le terrain pour en faire un lieu de repos et de convalescence. La maison accueille quelques heures le jeune roi Louis XIV venu assister sur ces hauteurs à des combats lors de la Fronde. Cet événement donnera au lieu le nom de Mont-Louis. Mais le plus illustre occupant fut François d'Aix de La Chaise (1624-1709), dit le Père La Chaise, confesseur du roi de France Louis XIV, qui exerça une influence modératrice sur celui-ci dans la lutte contre le jansénisme.

À la suite de la fermeture du cimetière des Innocents le 1er décembre 1780, en application tardive de la loi de 1765 interdisant les cimetières en ville, Paris commençait à manquer de lieux de sépultures. Napoléon Bonaparte, alors consul, décréta que « chaque citoyen a le droit d'être enterré quelle que soit sa race ou sa religion », réglant le cas des mécréants, des excommuniés, des comédiens et des pauvres. Le 12 juin 1804, un Décret Impérial sur les sépultures fixa définitivement les règles devant être appliquées pour l'emplacement et l'organisation des cimetières. Au début du XIXe siècle furent ainsi créés plusieurs nouveaux cimetières hors des limites de la capitale : le cimetière de Montmartre au nord, le cimetière de l'Est, le cimetière de Montparnasse au sud et, à l'ouest de la ville, le cimetière de Passy.

Le 21 mai 1804 (1er Prairial an XII), le cimetière fut officiellement ouvert par une première inhumation : celle d'une petite fille de cinq ans, Adélaïde Paillard de Villeneuve, fille d'un porte-sonnette du faubourg Saint-Antoine, suivie de celle de Reine Févez, morte 615 rue Jarente le 18 juin 1804, (29 prairial XII), épouse de Valentin Robert, négociant de Bar-le-Duc, et belle-mère de Gilbert, baron Dufour, ordonnateur en chef de la Garde impériale.                              

En 1804, le Père-Lachaise ne comptait que 13 tombes. L'année suivante, il n'y en avait que 44, puis 49 en 1806, 62 en

1807 et 833 en 1812. En 1817, pour redorer l'image du cimetière, la mairie de Paris organise le transfert des dépouilles

d'Héloïse et Abélard, ainsi que de Molière et La Fontaine.

 Il n'en fallait pas plus : en 1830, on décomptait 33 000 tombes. Le Père-Lachaise connut à cette époque cinq agrandissements : en 1824, 1829, 1832, 1842 et 1850. Ceux-ci lui ont permis de passer de 17 hectares et 58 ares
(175 800 m2) à 43 hectares et 93 ares (439 300 m2) pour 70 000 tombes, 5 300 arbres, une centaine de chats, de nombreux oiseaux et 3,5 millions de visiteurs. 

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Wikimedia — "Cimetière du Père-Lachaise 1855"

Faune et Flore 

Avec ses 44 hectares, la première nécropole intra muros de Paris est aussi l'un des plus importants espaces verts. On y dénombre 5 300 arbres, soit un arbre pour treize sépultures. On y trouve essentiellement des érables dont un de Montpellier fut planté en 1832 et mesure 13 mètres de haut, des frênes, dont le plus vieux fut planté en 1849 (il faisait en 1991 une circonférence de 3,50 mètres et une hauteur de 20 mètres), des marronniers, des thuyas ainsi que des acacias, hêtres, l'un d'eux protège Gérard de Nerval et Charles Nodier dans la 49e division, tandis que Balzac juste en face n'a pas d'arbre, noyers, platanes, robiniers, sophoras, tilleuls. Au total, 400 espèces végétales ont été recensées. 

​Le cimetière contient deux arbres remarquables situés dans la 77e division.

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Cimetière_du_Père-Lachaise,_Paris,_France.jpg

Alexandre Vialle, CC BY 2.0 , via Wikimedia Commons

Pierre-Yves Beaudouin / Wikimedia Commons / 
CC BY-SA 3.0

 Le développement parfois excessif et non contrôlé de la végétation est critiqué. Le monument aux morts d'Albert Bartholomé est masqué partiellement par les arbres et l'humidité accélère la détérioration du monument.

Il n'y a qu'un seul chêne au Père-Lachaise, car autrefois on ne plantait pas de chêne dans les cimetières, et dans celui-ci le sol très calcaire ne lui est pas favorable. On trouve également un couple de Gingko biloba ce qui lui permet de fructifier.

 La faune du Père-Lachaise est composée d'une quarantaine d'espèces d'oiseaux,dont des corneilles, des chouettes hulottes, des faucons crécerelles, des éperviers, des mésanges, des grimpereaux, des sittelles, des moineaux, des gobe-mouche gris et des rouge-queue à front blanc. On observe également des chats, des lézards, des chauve-souris, des fouines, des hérissons et des écureuils roux. Un essaim d'abeilles avait même trouvé refuge dans la tête en bronze de la statue de Casimir Périer. 264 espèces de coléoptères et une centaine de papillons ont été recensés.

Le premier est un Érable de Montpellier (Acer monspessulanum L.) remarquable en raison de son âge. Planté en 1883, il mesure 12 mètres de haut et 2,25 mètres de circonférence.

Le second est un Marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum L.) remarquable en raison de son âge et de sa circonférence. Planté en 1880, il mesure 22 mètres de haut et 3,45 mètres de circonférence.

Dans la 77e division se trouve également un Arbre à perruque (Cotinus coggygria).  

La 75e division possède une espèce rare : un Gutta-percha (Eucommia ulmoïdes),

originaire d'Asie. Tandis qu'Edmont About est à l'ombre d'un bouleau.

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